Cet écrit a fait office de texte de présentation sur la première version de mon site internet. Je le garde pour mémoire et pour y travailler encore.
Au travers des livres, des articles et des séminaires, ce sont les mêmes questions qui reviennent : comment passer d’une langue à l’autre, que peut-on dire dans un langage ou une théorie qu’il n’est pas possible de dire dans d’autres? Que se passe-t-il dans ce saut, ce moment de vide, de ce pas suspendu où il n’y a plus que le silence des corps ?
Qu’est-ce qui est local et propre à une langue, à une culture, et qui sépare des autres ? Qu’est-ce qui unit les humains au travers du fonds commun de leur espèce ? C’est pourtant toujours vers la même chose que l’on tend : une vie meilleure et un monde intelligible. Les symptômes changent, la tendance lourde reste la même. Pour parler entre psychanalystes et avoir un cadre de pensée, pour gagner du temps en quelque sorte, parce qu’il y a du généralisable, on a besoin d’un langage commun, de théories pour réfléchir ensemble. Mais pour accompagner véritablement un analysant dans sa quête d’une vie meilleure, il faut oublier langage et théories, être tout simplement dans la langue commune pour entendre et faire entendre l’étranger qui nous habite, nous hante et fait retour avec cruauté.